L'histoire d'Etretat a toujours été imprégnée par cette présence de l'esprit marin, de l'esprit de la mer aux valeurs ancestrales.
Village méconnu autrefois tourné vers la pêche, source de vie et de nourriture, de subsistance essentielle, Etretat est devenue au fil des siècles, un site mondialement connu après avoir accueilli tant d'artistes illustres.
En gardant cette part de mystère ponctuée d'étapes artistiques et littéraires donc.
Le mystère, avec les suppositions diverses quant à l'origine du nom d'Etretat d'une part. D'après les recherches menées par Raymond Lindon, ancien maire et auteur de nombreux écrits sur Etretat , enrichies par celles d'Alain Millet, écrivain scientifique et historien, l'origine du nom d'Etretat viendrait de langues scandinaves anciennes, normande ou viking, "strut, strurt, strud,…" qui toutes évoquent le cornet, le cône, le couvre chef… que symboliserait l'aiguille jadis découverte par les vikings.
Strutr en norois, Structa en latin, rappellent ce terme associés à la racine "Art"ou ard" se rattachant au latin "ardurus" et au celte "arduo"… posant la question d'une origine romaine ou viking.
Ces diverses suppositions mènent à l'ancien nom d'Etretat composé de ces diverses origines et associations pour former le nom d"'Estrutat" , "Estrutard" ou encore "Strutard".
L'explication la plus plausible serait celle d'une différence de prononciation ou d'une simple évolution de la langue française où le "u" a laissé sa place au "e" tel que l'explique Alain Millet (relire la collection de l'Estretatais) pour les mots burre, murtre ou hurter qui devinrent beurre, meurtre ou heurter.
C'est donc entre le XIVe siècle et le XVe que le nom d'Etretat apparut dans sa version définitive.
On notera qu'Etretat en application des idées républicaines en l'an II, fut baptisée Saint-Sauveur puis La Roche pour retrouver son nom actuel (lire le très bon livre de Jean-Pierre Thomas "Etretat des origines à nos jours").
Le mystère toujours malgré de nombreuses recherches archéologiques menées par l'abbé Cochet qui ont permis d'établir quelques vérités quant aux origines ou aux évolutions de notre village mais aussi en laissant de nombreuses questions en suspens. C'est ainsi qu'il a été établi que l'occupation humaine remonterait à l'Antiquité bien qu'on ait décelé des vestiges attestant de la présence humaine dans les environs dès la Préhistoire. Des vestiges et des lieux-dits l'attestait, tel que "le fossé romain" sur la falaise d'Amont ou l'existence d'une voie qui montrent la présence des romains à Etretat.
L'abbé Cochet qui effectua de nombreuses recherches permit en effet, au XIXe siècle, de découvrir de nombreux éléments archéologiques qu'il regroupa dans de nombreux écrits. Il analyse, fouille églises, cimetières et sous-sols pour mettre à jour de nombreuses pièces retraçant les origines d'Etretat et l'occupation humaine au fil des siècles.
Le mystère encore avec ce site naturel hors du commun qui a inspiré tant de légendes ou de récits littéraires.
Celle de la fontaine d'Olive par exemple qui raconte qu'une demoiselle nommée Olive, menacée par des envahisseurs, peut-être des Sarrazins, aurait promis de faire construire une église si elle en réchappait.
Ce qu'elle fit au centre du village. Mais c'était sans compter sur les tours du Diable qui déplaçait chaque nuit les parties de l'édifice religieux à son emplacement actuel. Ce qui explique, selon la légende, la présence de l'Eglise Notre Dame dans le Petit Val sur la route de Bénouville. Une autre version laisse entendre que le village a vu son développement débuter dans ce quartier d'où l'installation de l'Eglise en cet endroit. Enfin, on ne peut évoquer le mystère sans citer l'imagination de Maurice Leblanc qui fit naître son fameux personnage Arsène Lupin. Celui-ci cacha son trésor dans la fameuse "Aiguille Creuse". Un mythe devenu presque une réalité tant les gens dénomment notre pic naturel comme étant véritablement creuse.